Partager la publication "Connaissons-nous bien notre café du quotidien ? Réponse avec Stéphane de Café Michel"
A l’occasion du mois de l’ESS, FAIR[e] un monde équitable s’intéresse aux entreprises engagées pour une économie plus solidaire. Rencontre avec Stéphane, gérant de Café Michel pour découvrir l’engagement de cette SCOP (Société coopérative et participative) qui sélectionne et torréfie traditionnellement des cafés de haute qualité, 100% bio et équitables.
Café Michel en quelques mots c’est quoi ?
C’est une belle équipe, jeune et dynamique, qui partage ses valeurs pour un commerce plus juste au travers de son savoir-faire. Engagés dans le commerce équitable depuis 30 ans, nous sommes des pionniers de l’agriculture biologique et du commerce équitable en magasin bio. Basé à Pessac en Gironde, Café Michel est une SCOP, c’est-à-dire que nos salariés sont aussi nos actionnaires majoritaires. Ce sont donc eux qui détiennent le pouvoir de décision. Aujourd’hui, nous travaillons avec 31 coopératives de commerce équitable dans 19 pays et nous proposons plus de 130 produits tous équitables et bio. Ces produits sont issus de l’agriculture paysanne et de l’agroforesterie car pour nous, le commerce équitable est un outil de la transition. Il permet de contribuer au développement d’une agriculture plus respectueuse de la planète mais aussi à une économie plus juste.
En tant que pionnier du commerce équitable et spécialiste du café, quels sont selon vous les enjeux actuels de la filière café ?
L’enjeu principal est de rééquilibrer les relations commerciales pour une meilleure répartition de la richesse. En effet, si le café était en perte de vitesse il y a 15 ans, c’est aujourd’hui un marché en pleine croissance avec un chiffre d’affaires annuel de 200 milliards de dollars. Le café est la matière première alimentaire la plus consommée après l’eau. Si ce marché se porte aussi bien, c’est notamment en raison de l’apparition des dosettes et capsules qui a permis de relancer la filière. Le principe : vendre plus cher pour peu de matière première. Malheureusement, ce sont les consommateur.rice.s mais surtout les producteur.rice.s qui en payent le prix. Les consommateur.rice.s payent plus cher alors que les producteur.rice.s continuent de boire la tasse. En effet, avec des prix passés en dessous de 1 dollar/livre, les 25 millions de producteur.rice.s n’ont pas les moyens de vivre de leur métier, et encore moins de s’adapter au changement climatique ou d’investir dans des modes de production plus respectueux de la planète. En cause, une forte concentration du pouvoir et une répartition inéquitable des richesses. 35% de la récolte mondiale est torréfiée par dix entreprises et en France, trois groupes (Lavazza, Nestlé et JDE) se partagent 80% du marché ! Dans ces conditions, les producteur.rice.s n’ont pas la capacité de négocier des prix rémunérateurs et la richesse ne ruisselle pas jusqu’à eux.elles.
En quoi le commerce équitable répond à ces enjeux ?
Tout d’abord, le commerce équitable garantit la juste rémunération des producteurs. Chez Café Michel par exemple, nous proposons un prix minimum moyen de 240 dollars/quintal quand en filière conventionnelle le café est vendu 90 dollars/quintal. Ce prix permet aux producteur.rice.s de vivre décemment. Cette justice économique entraîne une justice climatique. Avec un prix rémunérateur, les producteur.rice.s ont les moyens de s’adapter au changement climatique et d’investir dans des modes de production plus respectueux de la planète. C’est pour cela que nous considérons le commerce équitable comme un outil à la transition.
Stéphane nous explique le parcours du café, de la graine à la tasse
|